De l’armée de Sarrail, à l’armée Pétain

C’est pour tous ceux à qui la guerre ne parle plus que j’écris aujourd’hui. Je débarque de Salonique. Pendant vingt-sept mois, j’ai accompagné nos armées en exil. J’étais avec elles aux Dardanelles, cul-de-sac de la mort, en Serbie dans les villages aux maisons noires, en Macédoine sous la fièvre. J’arrive de chez Sarrail et tombe … Lire la suite

Les trois Persans

Quand nos journaux illustrés nous montrent, – et la chose est fréquente, – ces reproductions d’instantanés représentant quelqu’une des nombreuses conférences où les diplomates des nations alliées discutent les grands intérêts de la société future, on ressent, à contempler ces images, une indéfinissable émotion, plus poignante, à coup sûr, que la simple curiosité. Le décor est … Lire la suite

Le tombeau de la nation

« La Cour, disait tristement le marquis d’Argenson, est le tombeau de la nation. » Naguère la France se présentait comme une belle femme robuste, vaillante, bien en chair ; elle ne semble plus qu’une araignée, avec une tête énorme, démesurée, à laquelle se rattachent de longs bras maigres. De toutes les provinces, la noblesse est attirée à … Lire la suite

Michelet, un Bossuet républicain

Il y a une mission particulière à cette époque, tant en France qu’en Allemagne, et dont Michelet semble particulièrement le délégué : elle consiste à penser l’histoire comme un absolu, à sentir et à exprimer une mystique de l’histoire. C’est en cela que Vico, mieux que Hegel, lui servit de révélateur. Michelet s’était d’abord connu la … Lire la suite

De la Gaule à la France

« Quel espoir y a-t-il d’arriver à la connaissance de ce passé lointain ? Qui nous dira ce que pensaient les hommes, dix ou quinze siècles avant notre ère ? Quel souvenir peut nous rester de ces générations qui ne nous ont pas laissé un seul texte écrit ? « Heureusement, le passé ne meurt jamais complètement pour l’homme. L’homme … Lire la suite

Deux historiens de la Révolution, Thiers et Mignet

Entre ces deux écoles, ou plutôt ces deux tendances historiques, l’école philosophique et l’école narrative, les critiques de 1830 faisaient une place à part à ce qu’ils appelaient l’école fataliste : elle était représentée par les deux historiens de la Révolution, Thiers et Mignet, dont les œuvres parurent en 1823 et 1824. – On lui donnait … Lire la suite

Histoire philosophique, Chateaubriand et Tocqueville

L’histoire philosophique fut représentée, pendant les dix premières années du règne de Louis-Philippe, par Chateaubriand et Tocqueville. Nous avons perdu de vue Chateaubriand depuis la chute de l’Empire. En 1814, il avait dit « adieu aux Muses » pour soutenir de ses pamphlets et de son ardeur combative le gouvernement des Bourbons. Les journées de Juillet l’obligèrent … Lire la suite

La Russie ressuscitée

Pourquoi la politique des Alliés se montre‑t‑elle si incohérente au sujet de la Russie ? Les contradictions sont éclatantes et il y en a de nouvelles tous les jours. Hier encore, on annonçait de Copenhague que Litvinof, l’envoyé de Lénine, et O’Grady, l’envoyé de M. Lloyd George, avaient élargi leurs thèmes de conversation. En même temps, … Lire la suite

À Londres et à Weimar

M. Lloyd George a rendu compte devant la Chambre des Communes des travaux de la Conférence et il a pu s’apercevoir qu’il avait eu tort de lire le Manchester Guardianau point d’en oublier sa majorité. Les passages les plus applaudis de son discours ont été ceux où il a retrouvé sa verve guerrière. Quand il … Lire la suite